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Diane Arbus, portraitiste de l’Amérique des années 60.

Tour à tour dénigrée, rejetée, critiquée puis désormais adulée par la communauté vintage, Diane Arbus est bien plus qu’un phénomène de mode. Elle est la garante de la toute première marginalité américaine, au-delà de l’immontrable.

Avant de vous livrer mon article, je dois tout d’abord vous expliquer ce qui l’a motivé car d’apparence, il semblerait que la peste révoltée que je suis ai cédé à la facilité de la Tendance (bouh, berk, pouah).

En effet, depuis le retour en force du rétro, l’apogée du vintage ainsi que le goût plus général pour les temps passés – ce qui ne date pas d’hier si on écoute mon pépé – la photographe Diane Arbus est subitement devenue une icône de la mode. Facile donc, de faire un article sur elle car désormais, elle fait partie intégrante du « patrimoine » que tout bon adepte du vintage se doit de connaître s’il ne veut pas passer pour un saucisson Cochonou au milieu d’un plat de foie gras. Mais comme je refuse la facilité, ce n’est pas pour cette raison (trop) évidente que j’ai choisi de consacrer un article à cette photographe atypique. Car avant d’être un phénomène de mode, elle est un phénomène de foire, et c’est cela qui fait d’elle une artiste unique en son genre.

Des photos dérangeantes et marginales

« Avant d’être un phénomène de mode, elle est un phénomène de foire »

Loin de se limiter à la simple photographie publicitaire ou au portrait de famille (genre très prisé dans les années 50-60), miss Arbus abandonne famille, travaille, époux et vie bien rangée pour réaliser le plus grand projet de sa vie : dresser un portrait de l’Amérique de son époque. Mais pas n’importe quel portrait : celui d’une frange de la population volontairement ignorée par la bienséance. Ainsi, nudistes, anorexiques, travestis, femmes à barbe, avaleuses de sabres, nains, géants, hommes à la pilosité improbables et jumelles glauques se succèdent devant son objectif au fil des années pour montrer l’immontrable et réveiller ses concitoyens.

Avec aisance, Arbus passe de l’illustration de la vie quotidienne banale à des scènes dérangeantes car mettant en avant des personnes trop différentes ou marginales pour cette époque bien rangée. Chez tout autre artiste, ces portraits de Freaks et cette apologie de la différence auraient pu sombrer dans la vulgarité. Mais pas chez Diane Arbus qui, elle seule, parvient à insuffler poésie et nostalgie dans ses clichés uniques, vrais et émouvants.

Fur, le portrait imaginaire de Diane Arbus

À retenir, pour celles et ceux qui sont intéressés par Miss Arbus mais qui ont la flemme d’éplucher moult biographies ou de traîner leurs escarpins vernis dans des expositions aussi interminables qu’un dimanche de pluie chez votre mémé fanatique du plat de chou farci : Il existe un fantastique film de Steven Shainberg sur Diane Arbus, précisément axé sur les raisons et les rencontres qui ont fait basculé sa vie pour faire d’elle une photographe hors pair et surtout, une admiratrice des personnes hors de la norme de l’époque. Sorti en 2007, le film « Fur » est, comme l’indique son titre, un « Portrait imaginaire de Diane Arbus » mais dont les métaphores de la fiction frisent la réalité de la photographe. Nicole Kidman y est grandiose, Robert Downey Jr. Parfait.

A voir de toute urgence.

Adepte du lifestyle rétro jusqu'au bout des ongles, j'aime la beauté et la coiffure des années 70 mais aussi le look et la déco de l'époque !

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